Retour sur mon expérience de sommeil polyphasique
Il y a un mois se terminait mon année scolaire. J’ai donc pu faire une expérience qui me trottait en tête depuis un moment : le sommeil polyphasique est-il efficace et facilement applicable ? Mais avant de répondre à ces questions, un petit point sur ce qu’est le sommeil polyphasique.
Comme vous vous en doutez d’après le nom, le sommeil polyphasique consiste à dormir en plusieurs fois. La grande majorité des gens font une grande nuit unique de 7, 8 ou 9 heures dans leur journée, ou éventuellement une sieste au milieu pour se requinquer. Ici, le but est d’avoir un sommeil fractionné en plusieurs siestes durant la journée, avec une principale (souvent plus longue) la nuit, pour obtenir une « perte de temps » de sommeil moindre. Pour plus de détails, vous pouvez vous référer à cet article sur le sujet.
Il en existe de plusieurs sortes, plus ou moins difficiles, plus ou moins longues, avec plus ou moins de contraintes. Celle que j’ai choisie me semblait la meilleure en matière de compromis vie sociale/temps économisé/facilité : elle se nomme l’Everyman 3. Elle consiste en une nuit de trois heures et trois siestes de 20 minutes, espacées à peu près toutes les 5 heures. Voici mes horaires de siestes si vous voulez vous en inspirer.

Mon rythme ne semblait pas mal : je me couchais à 3 h avec les couches-tard et je me levais à 6 heures en même temps que les lève-tôt. Ensuite, première sieste vers 10 h 40, une bonne sieste matinale avant d’attaquer le midi et le cœur de la journée ; puis une à 16 h 25, après le goûter (j’avais déjà l’habitude de faire de temps en temps des siestes à ce moment-là), et enfin une avant 21 h, assez tôt pour bien m’endormir rapidement pour ma nuit.
J’ai pu tenir deux semaines avec ce rythme, mais au bout d’un moment, les matinées furent trop dures et j’ai dû rallonger ma nuit de 3 h à 4 h 30 pour pouvoir être en forme, ce qui fait quand même un temps de sommeil global de 5 h 30, toujours optimisé.
Premières impressions
En fait, c’est assez simple de prendre le rythme. Je m’attendais à être épuisé les premiers jours, le temps d’adapter mon métabolisme, mais en réalité, dès le premier jour, on peut profiter pleinement de sa journée. C’est juste assez étrange de devoir dormir aussi souvent.
Modèle de journée
C’est très intéressant, car la structure de la journée est différente. Comme elle est découpée en plusieurs parties à cause des siestes, on peut partitionner les différents cycles pour faire certaines choses. Le matin était sûrement la partie la plus compliquée : j’en profitais pour regarder des séries et des films tranquillement. Puis, après la sieste de midi, la journée commençait vraiment : je pouvais travailler, faire à manger, avancer dans mes projets tout l’après-midi, puis sieste vers 16 h. Après m’être requinqué, j’aidais mon père au jardinage et au bricolage, et je lisais au soleil. Ensuite venait la dernière sieste, après quoi je jouais aux jeux vidéo et regardais des vidéos, globalement.
Ce qui est très intéressant, c’est l’impression de passer plusieurs journées en une, d’avoir enfin le temps de tout faire. Pouvoir compartimenter sa journée permet de beaucoup mieux l’organiser.
Points positifs
Le premier semble évident, mais le temps dégagé est non négligeable. Ce qui est très intéressant, c’est l’impression de passer plusieurs journées en une, d’avoir enfin le temps de tout faire. Dès que l’on commence à être fatigué, une sieste est souvent proche, donc on s’endort vite et on se réveille plein d’énergie.
Points négatifs
Toute vie sociale est compliquée. J’ai pris l’opportunité d’être en situation de couvre-feu pour me lancer dedans. Mon seul lien social étant les jeux vidéo le soir, je pouvais me permettre de vivre en décalé avec tout le monde, mais sinon, c’est compliqué. Il faut être vraiment cadré sur ses horaires et rester régulier.
Conseils
- Ne pas hésiter à changer son rythme pour trouver le bon.
- Une fois le bon rythme trouvé, s’y tenir !
- Être régulier et carré sur les horaires.
- Ne pas faire de siestes de plus de 20 minutes.
Conclusion du test
Je suis un bon dormeur de base, j’ai besoin de 9 heures de sommeil idéalement, et j’ai beaucoup de mal à supporter le manque de sommeil. Pourtant, j’ai très bien vécu cette expérience, et j’ai même été plus en forme que souvent dans l’année, avec l’esprit plus clair.
J’ai dû revenir à un sommeil classique, car j’ai dû aller aux rattrapages scolaires avec des plages horaires de 6 à 7 heures d’affilée. Mais sinon, j’aurais sûrement continué un peu plus longtemps, étant donnée la liberté que cela offre. Il n’est pas exclu que je recommence si j’en ai l’occasion.
En bonus, j’ai appris à faire des siestes de 20 minutes en m’endormant vite et en me réveillant naturellement.